Existence de Dieu : Les preuves erronées de la connaissance directe (2/7)

Tout d’abord, il faut spécifier que Dieu est un être spirituel et non pas un être matériel. Il y a une conséquence importante qui découle de ce fait. Comme il est un être spirituel, il ne peut donc pas être un objet d’expérience qu’on peut directement tester dans un laboratoire. De plus, Dieu est l’être infini et parfait, il est donc impossible pour notre intelligence limitée de s’en faire une idée parfaitement claire. Il résulte de tout cela une chose très importante à saisir : on ne peut pas avoir une connaissance directe de Dieu.

Avant d’aller plus loin, je voudrais vous présenter très brièvement trois tentatives erronées de prouver l’existence de Dieu par connaissance directe. Peut-être trouverez-vous que de présenter des preuves erronées de l’existence de Dieu dans un article qui prétend donner une démonstration de l’existence de Dieu est une perte de temps. Je crois que vous comprendrez le but de cette démarche qui sera d’examiner les failles de ces « dites » preuves par connaissance directe et que cela nous sera utile afin de ne pas tomber dans le même panneau pour les énoncés futurs.

1) L’ontologisme : L’ontologisme prétend que Dieu est l’objet direct et premier de l’intelligence. Que la nature de l’intelligence humaine serait de connaître Dieu et que c’est en connaissant Dieu que l’on connaîtrait tout le reste. Cela est faux parce que l’objet formel qui détermine la nature de l’intelligence humaine est l’être analogue commun à tout ce qui est et non l’être divin. C’est pourquoi l’Église a condamné cet ontologisme en 1861.

2) L’immanentisme : L’immanentisme prétend que la présence de Dieu en nous pourrait nous être perceptible par l’expérience grâce à un certain sens du divin. Cela ne tient pas car Dieu étant un être purement spirituel, il ne peut donc pas être pour nous objet d’expérience. Certains auteurs immanentistes font souvent appel aux témoignages de mystiques qui nous décrivent leur expérience d’une présence divine pour soutenir leur théorie. Cette expérience bien réelle des mystiques est cependant une expérience du domaine de la foi qui est dû à une grâce que Dieu leur accorde et qui est donc surnaturelle. Cela revient à confondre ce que nous pouvons atteindre naturellement de ce nous pouvons atteindre surnaturellement. L’immanentisme a été condamné par l’Église dans les encycliques Pascendi de Pie X et Humani Generis de Pie XII.

3) La preuve ontologique de Descartes : Descartes a prétendu démontrer l’existence de Dieu par le raisonnement suivant : « Par définition, j’appelle Dieu l’être parfait. Or s’il n’existait pas, il lui manquerait l’existence, donc il ne serait pas parfait. » Cette preuve ne peut pas être acceptée parce qu’on ne peut pas procéder à priori (comme en géométrie) dans ce cas-ci, c’est-à-dire en posant une définition et tenter ensuite d’en déduire les conséquences. Cela ne peut donc pas prouver que la chose existe réellement. Vous remarquerez que les philosophes modernes de Kant à Jean-Paul Sarte, qui prétendent avoir réfuté les preuves de l’existence de Dieu, se sont surtout attaqués à cette preuve ontologique de Descartes. Il n’y a d’ailleurs aucun mal à s’y attaquer car elle est effectivement défectueuse. Cependant, ils auraient tous pu éviter de perdre leur temps sur cette preuve invalide s’ils avaient pris la peine de lire les ouvrages de Saint Thomas d’Aquin qui avait déjà déclaré invalide ce type de preuve environ 4 siècles avant Descartes tout en proposant lui-même 5 preuves valides de l’existence de Dieu.

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